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Les conditions ne sont pas réunies

Les riverains et usagers des rues Catulienne, Moreau et Ursulines ont appris le projet d’installation d’un Centre d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction de risques pour Usagers de Drogues (CAARUD), rue Catulienne, à Saint-Denis. Bien placés pour en peser les conséquences, ils s’y opposent fermement.

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La rue n’est pas adaptée pour accueillir un CAARUD

  1. Le caarud est envisagé au 2 bis rue Catulienne, soit à côté de la sous-préfecture située, pour sa part, au 2 de la rue Catulienne où patientent déjà les administrés, chaque jour, sur les trottoirs de 5h à 15h, dans des conditions déplorables.
  2. Imaginer accueillir à moins de 10 mètres de là, les usagers du CAARUD, alors que le public de la sous-préfecture et le voisinage sont déjà durement impactés, sera assurément une source de tensions à venir.
  3. La rue accueille également le conservatoire de la ville de Saint-Denis (au n°15). 900 enfants et prochainement 1500 enfants s’y rendent, parfois seuls, chaque semaine.
  4. Trois établissements d’aide sociale à l’enfance : La rue accueille aussi au n°7 des enfants en placement judiciaire au sein de la maison d'enfants à caractère social Martin Luther King (Fondation d’Auteuil) ; des garçons âgés de 8 à 14 ans et des filles âgées de 14 à 18 ans. A 300 mètres, Le silence des justes accueille des enfants autistes et l’AVVEJ accueille et héberge des enfants en précarité sociale.
  5. Trois écoles sont situées à proximité immédiate : L’école maternelle Puy Pensot (134 enfants) à 300 mètres, le collège Pierre de Geyter (524 collégiens) à 400 mètres et le groupe scolaire La Salle a 500 mètres.
  6. La « tranquillité » est une question d’autant plus sensible que pendant plusieurs années, la rue Catulienne a subi les graves nuisances d’une “crackerie”, démantelée courant 2009. Le bâtiment est aujourd’hui encore muré et des travaux débutent tout juste, après quinze années d’attente.
  7. La rue est très étroite et d’ores et déjà encombrée (voix unique, trottoirs d’1,20 m, quatres parkings souterrains) en raison de de travaux sur des immeubles particulièrement dégradés dont la destruction / reconstruction est enfin en cours, la circulation piétonne et cycliste étant une nouvelle fois lourdement affectée. En cas d’incident, toute intervention s’avèrerait d’une particulière complexité.
  8. Les rues Catulienne, Ursulines et Moreau sont des voies d’accès à la gare RER, bien que très passantes, ****un équilibre s’était construit progressivement.
  9. Depuis plusieurs mois, les parties communes des riverains sont utilisés par les usagers de la sous-préfecture dont l’accueil n’est pas correctement assuré et qui, se trouvant sans accès à de quelconques commodités se soulagent partout où ils parviennent à accéder, les habitants se trouvant ainsi non seulement désarmés face à l’incapacité de la sous-préfecture à organiser dignement l’accueil de ses usagers mais aussi en grande tension au vu de l’état particulièrement dégradé des immeubles jonchés d’excréments et autres déchets… Des véhicules stationnent sauvagement un peu partout.

Les CAARUD, dont l’utilité n’est pas en débat, génèrent d'importantes tensions

  1. Dans le souci d’assurer une meilleure hygiène à leurs usagers, les CAARUD distribuent du matériels (des kits d’injection, pipes à Crack …) stérilisés, mais ne sont habilités ni à dispenser des traitements de substitution ni à autoriser l’administration des toxiques en leur sein : les usagers sont ainsi contraints à consommer leur produit à l’extérieur de l’établissement, réduits à s’injecter dans les recoins environnant, parties communes d’immeubles, parkings, halls, jardinets etc. ⇒ “Le travail de rue avec les usagers de drogues” (Cairn) “un public à 80 % marginalisé.... nous sommes quotidiennement sollicités par les partenaires et/ou riverains, préoccupés par les consommations à la rue qui peuvent atteindre leurs sphères privées....”, “Après avoir réuni la somme au bout d’une heure bien difficile, il se dirige en périphérie vers son point de deal habituel. Sueurs froides dans le dos, douleurs abdominales, le manque lui rappelle qu’il doit vite consommer. Il espère ne pas avoir de problèmes avec la police, les dealers ou « des mecs de la rue ». Une fois le produit en poche, il va en direction du caarud pour prendre des seringues stériles. Maintenant il s’agit de trouver un endroit sûr et à l’abri pour consommer loin des regards. Après nombre d’années de consommation par injection, ses veines sont de plus en plus difficiles à trouver, le froid, le manque et la fatigue n’arrangeant rien. W. se résignera à s’injecter derrière le premier buisson venu après plusieurs tentatives, dans un environnement d’excréments, de déchets, sous le regard méprisant des passants.”
  2. Un nombre conséquents de tensions sont relevées aux alentours de chacun des CAARUD, ceux-ci devant tenir un registre des « incidents » qui vont de la mise en danger (déchets de consommation tels seringues, flacons, etc.), aux incivilités (déjections, selles et urine) et violences en lien avec la problématique de la toxicomanie (errance des usagers, squats, trafics, rixes, agressions…
  3. Les Caarud ne sont pas tenus pour responsables des incidents indésirables qui surviendraient en dehors de leurs murs avec les usagers. Les équipes se dégagent de toute responsabilité, que les incidents découlent des attroupements devant leur centre ou des nuisances dans les rues environnantes. A ce titre, il ne dispose d’ailleurs pas d’agent de sécurité ou autre moyen de veiller à préserver le cadre de vie des habitants du quartier.
  4. La police municipale, déjà très sollicitée par les problèmes liés à la consommation d’alcool en pleine rue, les ventes à la sauvette rue de la République ne suffiront pas à garantir une quelconque sécurité, alors que viendraient s’ajouter les thématiques propres à la présence d’usagers de drogues dans ces mêmes rues déjà bien mises à contribution pour d’autres services de la ville. ⇒ Vidéo Police municipale de Saint-Denis attaquée dans une cité
  5. Alors que les publics concernés et des points de deal sont identifiés, aux abords de la gare, déplacer ceux-ci en cœur de ville, dans des ruelles peu visibles et difficiles d’accès reviennent à une mise en danger des riverains.